Les élections présidentielles 2019 occupent le sujet de toutes les discussions du moment en Tunisie. Quelques instants sur Facebook suffisent pour constater le nombre de groupes créés de vitesse, la multitude de statuts et vidéos publiés, de même que les articles des médias relayés en masse tous focalisés sur le sort du deuxième tour desdites élections.
La moindre information est détectée, partagée, analysée et critiquée. Aucune mention d’une actualité traitant de Microsoft n’apparaît.
L’engouement aveuglant:
Une attention exclusivement réservée aux discussions politiques apparaît clairement, et pour cause: rien de moins que l’avenir d’une démocratie, d’un pays, de son économie, de ses citoyens, de leurs emplois, de la sécurité, des transports, du coût de la vie, de la valorisation du dinar face aux devises, de l’essor du tourisme, de la liberté d’expression, de la justice, de la qualité de l’éducation, de la valorisation de la culture, de l’encouragement à l’investissement, de la favorisation de l’entrepreneuriat et des startups, du chômage, de l’égalité entre les hommes et les femmes, des libertés individuelles, de la réduction de la pauvreté… Pour ainsi dire, l’avenir de l’ensemble des composantes de la vie d’un citoyen reste tributaire des résultats du prochain scrutin et des prochaines décisions. C’est ce qui explique, par ailleurs, l’attention particulière et l’intérêt prêté à ce sujet en particulier.
Dans un pays en voie de développement avec une démocratie naissante, les enjeux sont spécifiques. Les solutions efficaces sur le pouvoir d’achat et la qualité de la vie s’imposent en priorité.
Légitimement, c’est ce qui explique un manque d’intérêt dénoté envers les dernières annonces de Microsoft, tout comme celles d’Amazon une semaine auparavant, et de nombreux autres pourtant potentiellement bouleversantes. Il est, en effet, difficile d’imaginer un instant que dans les médias ou Facebook en Tunisie, le sujet en “tendance actuelle” puisse être les avis, opinions et discussions autour des dernières innovations des tablettes ou ordinateurs Microsoft dans un contexte où à une date encore indéterminée, il s’agit de déterminer un avenir aujourd’hui incertain avec un candidat qualifié pour le second tour, perçu comme étant énigmatique pour plusieurs, un deuxième candidat emprisonné dont le sort reste encore plus confus, et une situation pour le moins inédite suite au décès du président Beji Caied Essebsi.
Et pourtant, pas seulement le géant Microsoft, mais encore Samsung ou Google et d’autres disposent actuellement pleinement de tous les atouts et cartes en mains qui peuvent influencer une phase critique dans de telles circonstances et leur implication est susceptible aujourd’hui changer toute la donne.
Cependant l’annonce des innovations de Microsoft aux prix, probablement, élevés pour le tunisien ne semble donc pas être pertinente pour un individu qui doit, tout d’abord, faire son choix pour une meilleure vie, de meilleures conditions et opportunités qui lui permettraient potentiellement à commencer à penser à investir dans une technologie up-to-date.
Informatisés, informés mais pas formés:
Dans le cas de la Tunisie tout particulièrement, qu’il s’agisse de Microsoft ou d’autres, la technologie, dispose d’un pouvoir inestimable.
Du haut des chiffres qui indiquent une forte intégration digitale avec plus de 7.27 millions d’utilisateurs Internet sur Mobiles (62% de la population) ou encore 7 millions 300 milles comptes utilisateurs de facebook en Tunisie en 2019, il s’agit, là, de l’outil qui a instauré la démocratie en 2011. Grâce aux smartphones, l’Internet et réseaux sociaux, le relais des images et vidéos et les appels à la solidarité, ont rendu la révolution possible, dans un temps pas si lointain où les médias étaient limités, censurés et contrôlés. Aujourd’hui, une fois encore, Facebook règne en media favoris pour rallier les communautés et unir les voix.
Paradoxalement, la technologie qui a pu impacter la politique en Tunisie, à travers son champs qu’on pourrait qualifier de “technologies de l’information et de la communication”, demeure, étrangement, encore largement sous exploitée par rappport à son potentiel et sa capacité à façonner la vie au quotidien.
Du pouvoir de faire savoir au pouvoir de savoir-faire:
Aujourd’hui dans l’usage de masse des 60% des Tunisiens digitalisés, de nombreux se focalisent sur l’actualité politique, pour savoir et faire savoir, afin de savoir quoi faire, sans pourtant savoir ce qu’il est possible de faire avec un savoir faire.
Ce qu’il faut savoir c’est que les fabricants des appareils mobiles, tablettes et PC essayent de faire parvenir en permanence leurs innovations et améliorations pour de nouvelles expériences, achever l’impossible, être connectés n’importe où, n’importe quand, avec plus d’autonomie, plus de capacités… et pour cause: aujourd’hui, dans les programmes (non électoraux) développés par Microsoft et d’autres, les individus disposent d’un moyen qui permettrait au tunisien, entre autres, de travailler par exemple en “remote” ou à distance (un mode de travail ayant augmenté de 91% dans les 10 dernières années), pouvoir ainsi, réduire ses coûts de transport et potentiellement économiser pour acheter une meilleure voiture, sans oublier le fait de diminuer considérablement les embouteillages et faciliter la circulation dans une si petite ville, son épouse et lui même auront plus de temps à consacrer à leurs enfants et vie familiale, et pourront ainsi travailler tous les deux, avoir une meilleure qualité de vie. L’employeur quant à lui, aura évidemment moins de coût à payer, si l’on considère en plus l’inflation en Tunisie, et épargner ainsi des montants conséquents sur le loyer ou l’électricité des bureaux qui sont potentiellement convertibles en augmentations salariales ou en augmentation des effectifs. Sans négliger évidemment un aspect écologique certain, grâce à une diminution du recours aux véhicules particuliers et donc d’émission de CO2.
Avec plus de performance assurée, un employé tunisien travaillant à distance peut, évidemment, travailler de n’importe où, et bénéficier de meilleures conditions au quotidien favorisant ainsi son bien-être et sa santé mentale et diminuant, par là même, les demandes de congés adressés à l’employeur.
Plus encore, selon le Centre de recherche Pew, 51% des femmes ont déclaré qu’être une mère qui travaille leur rendait plus difficile l’avancement de leur carrière, alors que seulement 16% des pères partageaient le même sentiment. C’est en ce sens, qu’à travers des appareils mobiles plus avancés, les géants de l’électronique fournissent une solution puissante pour l’intégration professionnelle des femmes et la réduction du gap entre les genres.
Dans les programmes (non électoraux, encore) des outils IT toujours plus performants, tout comme il est possible de travailler en remote, il est tout aussi possible de suivre un cours à distance et d’interagir avec la classe et le professeur, à travers des portails tels que skillshare, Edx, Linkedin learning et de nombreux autres, l’accès à l’éducation devient alors assuré. Plus encore, dans les régions défavorisées la technologie et son infrastructure requise qui peuvent paraître comme un besoin des plus superflus peuvent être l’atout bouleversant pour les enfants qui ne peuvent pas accéder aux écoles, ou encore ceux qui doivent abandonner leur éducation pour aider leurs parents à subvenir aux besoins primaires de la famille. Un fléau social où la technologie peut être un moyen qui puisse supporter l’éducation et favoriser l’apprentissage pour les enfants, mais aussi, pour les femmes en milieu rural.
De même, les solutions telles que Airbnb ou Uber, considérées comme la nouvelle norme dans les pays développés, seraient des plus capitales en Tunisie. Avec la hausse des loyers et du prix du carburant les citoyens pourraient en toute autonomie bénéficier de plus de revenus ainsi que diminuer leurs frais.
Il serait difficile de relater et faire savoir d’une manière exhaustive ce que les grands avec leurs programmes informatiques et nouvelles solutions peuvent engendrer comme changement sur la vie au quotidien et sur les problèmes fondamentaux, à travers le savoir faire qu’ils confèrent à leurs utilisateurs. Mais les outils aujourd’hui utilisés par les individus pour écrire les codes d’une nouvelle page de l’histoire de la Tunisie, intègrent, eux-mêmes, d’ores et déjà les codes aptes à connecter les entités, exécuter les requêtes, diminuer les irrégularités et ouvrir de nouvelles fenêtres et portails dans d’innombrables domaines, au sens propre comme au figuré .
Selon une étude menée par l’agence Edelman en 2018 auprès de 8 000 personnes sur huit marchés, plus de la moitié des personnes (53%) pensent que les marques peuvent faire plus que les gouvernements pour résoudre les problèmes sociaux.
Et si la Surface de Microsoft ou les Galaxies de Samsung procuraient l’immensité de la sphère des possibilités qui permettrait de réduire les écarts et les gaps et de favoriser l’empouvoirement des individus au lieu des élus.
Saisissez vos claviers sans plus attendre pour partager votre opinion et votre avis. Selon vous quelles sont les autres opportunités qu’offre la technologie et qui peuvent etre d’autant plus considérables et conséquentes dans les pays en voie de developpement?
Excellente Analyse ! Les suggestions à méditer !
Bravo Cyrine